L’autisme ne se soigne pas, il s’accompagne

Quand on reçoit un diagnostic d’autisme pour son enfant, une des premières questions qui surgit est souvent : « Quel est le traitement ? »

La réponse peut surprendre : il n’existe pas de traitement pour « soigner » l’autisme, car l’autisme n’est pas une maladie.

L’autisme n’est pas une maladie

L’autisme, ou TSA (Trouble du Spectre de l’Autisme), est un fonctionnement neurodéveloppemental particulier. Cela signifie que le cerveau des personnes autistes se développe et fonctionne différemment, dès la petite enfance.

On ne peut donc pas « guérir » l’autisme, car ce n’est pas quelque chose qui s’attrape, qui disparaît ou qui se corrige. L’autisme fait partie de la personne, de son identité.

Alors que peut-on faire ?

Même s’il n’existe pas de traitement « médical » pour supprimer l’autisme, il existe de nombreux accompagnements et soutiens qui peuvent aider l’enfant (et l’adulte) à mieux vivre son quotidien et à développer ses compétences :

• Des interventions éducatives et pédagogiques (par exemple l’utilisation de supports visuels, de méthodes structurées ABA, TEACCH,…).
• Des prises en charges spécialisées selon les besoins : orthophonie, psychomotricité, ergothérapie, guidance parentale, etc.
• Un accompagnement scolaire avec un PPS, un PAP, la présence d’un AESH…
• Des aménagements de l’environnement : routines, structuration de l’espace, outils de communication alternative, etc.
• Un travail sur la compréhension mutuelle : sensibiliser l’entourage, favoriser l’inclusion, respecter les particularités sensorielles et sociales.

Attention aux fausses promesses et aux arnaques

Parce que les familles cherchent naturellement des solutions pour aider leur enfant, certaines personnes mal intentionnées profitent de cette détresse pour vendre des « traitements miracles » à des prix exorbitant.

Ces pratiques sont non seulement inefficaces, mais parfois dangereuses pour la santé et l’équilibre de l’enfant. Elles peuvent aller de régimes alimentaires extrêmes à des produits chimiques ou des thérapies non reconnues, promettant monts et merveilles.

Aucune méthode ne peut « guérir » l’autisme

Avant de suivre une recommandation ou d’acheter un programme, il est essentiel de vérifier les sources, de demander l’avis d’un professionnel de santé, et de se renseigner sur les recommandations officielles (comme celles de la HAS en France).

Accompagner, c’est reconnaître et soutenir

Dire qu’il n’existe pas de traitement pour soigner l’autisme ne veut pas dire qu’il n’y a rien à faire.

Au contraire, chaque enfant autiste peut progresser, apprendre, s’épanouir à son rythme, avec les bons soutiens.

Le plus important est de valoriser ses forces, répondre à ses besoins et créer un environnement bienveillant et adapté.

L’autisme n’a pas besoin d’être « guéri ». Ce dont les familles et les enfants ont besoins, ce sont de l’accompagnement, de la reconnaissance et du respect de leurs singularités.

Exemples de faux traitements de l’autisme

1- Les régimes alimentaires miracles

• Sans gluten / sans caséine : certaines personnes autistes peuvent avoir des intolérances alimentaires, mais cela ne soigne pas l’autisme.
• Les régimes stricts non supervisés peuvent même provoquer des carences graves.

2- Les chélations (traitements contre les métaux lourds)

• Basés sur l’idée fausse que l’autisme viendrait d’une intoxication aux métaux lourds.
• Ces produits sont dangereux pour le foie, les reins et la santé globale.
• Aucune étude scientifique sérieuse ne prouve leur efficacité.

3- Le MMS (solution minérale miraculeuse / dioxyde de chlore)

• Présenté comme une « cure » pour de nombreuses maladies, y compris l’autisme.
• En réalité, c’est de l’eau de javel diluée, extrêmement nocive (risques de brûlures, intoxications, atteintes digestives).
• Interdit et dénoncé par les autorités sanitaires.

4- L’homéopathie, les compléments ou les « cocktails de vitamines »

• Aucune preuve que cela change quoi que ce soit dans le fonctionnement de l’autisme.
• Certains compléments à fortes doses peuvent être toxiques pour l’organisme.

5- Les « thérapies réparatrices » ou coercitives

• Méthodes qui veulent « corriger » ou « normaliser » les comportements de l’enfant (punitions, conditionnements violents, isolement).
• Ces approches sont traumatisantes et inefficaces : elles ne font que briser la confiance et accentuer la souffrance.

6- Les interventions spirituelles ou pseudo-scientifiques

• Prières « pour guérir », exorcisme, cristaux énergétiques, magnétisme, etc.
• Souvent coûteuses, culpabilisantes, et sans aucune base médicale.

Faux traitement vs vrais accompagnements de l’autisme

Ce qui ne marche pas / dangereux :

• Régimes miracles (sans gluten, sans caséine…) peuvent provoquer des carences, aucune preuve que ça soigne l’autisme.
• Chélations (contre les métaux lourds), dangereux pour les reins et le foie, aucun fondement scientifique.
• MMS (solution minérale miraculeuse / dioxyde de chlore), eau de javel diluée, toxique, interdit.
• Cocktails de vitamines : compléments à hautes doses, inefficaces et parfois nocifs.
• Méthodes coercitives (punitions, isolements), traumatisant et inefficace.

Ce qui aide vraiment :

• Alimentation équilibré adaptée aux besoins de l’enfant, suivie par un médecin ou un(e) diététicien(ne) si besoin.
• Suivi médical adapté (pédiatre, médecin traitant) pour surveiller la santé générale.
• Accompagnements éducatifs et thérapeutiques validés (orthophonie, psychomotricité, ergothérapie, pédopsychiatre…).
• Aménagement du quotidien (pictogrammes, structuration de l’espace, routines).
• Accompagnement scolaire adapté (PPS, AESH, ULIS, outils numériques) + sensibilisation de,l’entourage.

Ce qu’il faut retenir

• L’autisme ne se soigne pas, il s’accompagne.
• Les « remèdes miracles » sont des arnaques, parfois dangereuses.
• Le vrai soutien passe par des outils, des accompagnements spécialisés et un environnement bienveillant.